Dans sa déclaration, Robert Schuman, alors Ministre français des affaires étrangères, posait les fondations de ce qui allait devenir l’Union européenne, en lançant un projet de mise en commun des productions de charbon et d’acier entre les pays européens. Ce projet, concrétisé par la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), portait déjà en germe l’idée d’une Union douanière, réalisée en 1968.

« L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble: elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. […] La circulation du charbon et de l'acier entre les pays adhérents sera immédiatement affranchie de tout droit de douane et ne pourra être affectée par des tarifs de transport différentiels. »

^{Robert Schuman, 9 mai 1950}

Cette vision d’une Europe pragmatique, construite pas à pas, résonne encore aujourd’hui dans le travail quotidien des administrations douanières européennes.

L’Union douanière : un pilier concret de l’Union européenne

L’Union douanière constitue depuis plus de cinquante ans un socle fondamental du marché intérieur. Grâce à elle, les marchandises circulent librement entre les États membres, sans droits de douane ni contrôles aux frontières intérieures. Mais au-delà de la simplification des échanges, l’Union douanière est aussi un instrument de protection : protection des consommateurs, du marché intérieur, de l’environnement, et désormais de plus en plus, de la sécurité européenne.

Une dynamique européenne renouvelée vers une coopération douanière renforcée

Dans la lignée de cette ambition portée par Robert Schuman d’une solidarité concrète entre les États membres, une nouvelle avancée douanière a vu le jour en mars dernier : l’Alliance des douanes européennes aux frontières (ADEF). Ce cadre opérationnel regroupe les 27 administrations douanières de l’Union européenne, unies pour renforcer leur action aux différentes frontières de l’Union – terrestres, maritimes et aériennes.

L’ADEF marque un tournant dans la coopération douanière européenne. Elle facilite la coordination des moyens humains et techniques, l’échange d’informations, la formation conjointe des agents et la mutualisation des ressources.

Ce dispositif prépare l’avenir : il préfigure la création de la future Autorité douanière européenne, prévue dans le cadre de l’ambitieuse réforme de l’Union douanière, actuellement en discussion à Bruxelles afin de pouvoir mieux répondre ensemble aux défis auxquels l’ensemble des douanes de l’Union européenne sont confrontés et mieux protéger les entreprises et citoyens européens ainsi que le marché intérieur.